‘‘La lecture du texte de Bruno Boudiguet est terrible, suggère plein de réflexions. Un ouvrage déterminant.’’
Luigi Elongui, journaliste à l’Agence d’Information et au Nouvel Afrique Asie
‘‘L’ouvrage de Bruno Boudiguet constitue une rupture ; il est le fruit d’une incroyable expérience’’ Gabriel Périès, professeur à l’Institut Mines Télécom, spécialiste des doctrines militaires, co-auteur d’Une guerre noire. Enquête sur les origines du génocide rwandais 1959-1994, La Découverte, 2007
Bisesero, vendredi 13 mai 1994. C’était le plus grand et le dernier massacre de masse du génocide perpétré contre les Tutsis du Rwanda. Très peu documenté, le ghetto de Varsovie rwandais est passé inaperçu, laissant dans l’oubli ses 40 000 morts et ses 1400 rescapés.
Sur les traces du journaliste Serge Farnel, ayant mis à jour la participation active et déterminante d’une trentaine de soldats blancs francophones au cours de ce massacre, Bruno Boudiguet a poursuivi l’enquête, avec de nouveaux recoupements et éléments à charge, totalisant près de 80 témoins, 4 ans d’enquête, 100 heures de rushes, tout en faisant face à différents questionnements : pourquoi la présence des Blancs tirant à l’arme lourde n’est-elle documentée que quinze ans après les faits ? En quoi peut-on dire que ces Blancs étaient des Français ? Quel était le but de cette ’’black op’’, cette opération noire ? Comment s’est-elle articulée avec l’opération Turquoise, qui arrive six semaines plus tard avec un objectif prétendument humanitaire ?
L’enquête de terrain fait ensuite place à une investigation sur sources à propos de la période la plus décisive du génocide, située entre l’évacuation des Occidentaux et l’opération militaro-humanitaire, où aucun militaire français n’est censé se trouver sur place. Les informations sur cette présence secrète, évoquée de manière éparse depuis vingt ans par les enquêteurs, sont pour la première fois rassemblées dans un ouvrage.
Bruno Boudiguet est l’auteur de Françafrique 2012, la bombe à retardement (Aviso, 2012). Il collabore régulièrement à la revue spécialisée La Nuit rwandaise, et est correspondant pour l’Agence rwandaise d’information.
En 2004, François-Xavier Verschave, qui avait popularisé le terme Françafrique, appelait de ses vœux de nouvelles enquêtes : « Ce n’est pas nous qui accusons. Nous regardons ces témoignages. Ces témoignages méritent une enquête, et je dirais que c’est pour moi une nécessité d’ordre éthique, étant donné le déséquilibre extraordinaire entre les meilleures forces spéciales françaises, qui ont employé toutes les techniques pour “stériliser” le sujet, et la parole du survivant, qui a seul survécu parmi 200 personnes. Je trouve que la moindre des choses, c’est au moins d’écouter, de vérifier la parole de ce rescapé. Je dirais tout simplement que la vie qu’il a vécue mérite qu’on l’écoute. Or, manifestement, jusqu’à présent, les seuls qui ont été écoutés, ce sont les autres. »